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 Comment obtenir des pierres (à ne pas imiter)

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Kokoro Ishikawa

Kokoro Ishikawa


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MessageSujet: Comment obtenir des pierres (à ne pas imiter)   Comment obtenir des pierres (à ne pas imiter) Icon_minitimeDim 16 Mar - 22:57

Kokoro Ishikawa, au début de la vingtaine, avait acheté un peu d’alcools. Elle était à Hoenn, dans la ville de Mauville pour deux raisons. La première, pour battre Wattson, le champion de l’arène d’électricité, et gagner le badge Dynamo. La deuxième, pour réserver une bicyclette du cycle de Ryder. Elle voulait essayer la route de vélo sur le côté de l’océan, celle qui allait vers le sud. Elle en avait entendu parler et se sentait assez confiante (voire arrogante), pensant qu’elle pouvait faire le chemin entièrement en moins de 15 secondes, dès le premier tour. (En réalité, sa première allée lui a prit au-dessus d’une minute, mais ce n’était tout de même pas si mal. Malgré cela, elle n’avait pas aimé ne pas faire aussi bien que prévu!).

Bref, après avoir battu Wattson (comme avec n’importe quel Gym Leader, elle avait l’agaçante conviction qu’il n’était pas allé aussi fort qu’il aurait pu) et être allée faire son tour de vélo, tel que planifié, elle avait envie de se reposer le restant de l’après-midi. Elle avait, ainsi, acheté des cigarettes et de l’alcool. Déjà, elle fumait de sa main gauche sa troisième cigarette de la journée et tenait dans sa main droite le sac avec ses achats.
Elle tournait un coin de rue et aspirait une autre bouffée de fumée, sentant ses muscles se détendre, lorsqu’elle entendit :

- Au voleur! Arrêtez-le!

Elle descendit sa main avec sa cigarette pour expirer sa fumée, alors qu’elle tournait la tête. Un jeune adolescent, cheveux en bataille, casquette rouge, chemise bleu pâle, jeans troués… Il courait en tenant dans sa main un sac en cuir, une sacoche pour homme. Un sac pour homme, bien trop beau pour être à lui, à en juger la qualité de ses vêtements. Il était poursuivi par un plus grand bonhomme auquel Kokoro n’accordait qu’assez d’attention pour le remarquer.

Kokoro secoua la tête alors que le jeune imbécile s’engageait dans sa direction. Quoi, il s’attendait vraiment à ce qu’elle le laisse partir? Elle libéra sa main droite en déposant son sac à terre. S’il arrivait quelque chose à ses achats, elle en serait très agacée.
Elle laissa tomber sa cigarette, dont il ne restait plus grand-chose de toute façon, et la frotta contre le sol avec son pied gauche, une habitude depuis ses 16 ans. Ensuite, elle se mit dans une position plus stable pour se battre…

Lorsque le plus grand gaillard arrivait à sa hauteur, le jeune se retrouvait déjà aplati contre le sol, son bras derrière son dos, retenu avec force, casquette tombée un peu plus loin. Kokoro tenait la sacoche en cuivre dans sa main gauche alors qu’elle retenait le jeune avec sa main droite. Elle était assise sur lui, et expirait encore de la fumée alors qu’elle demanda au plus grand bonhomme :

- Il y a un problème?

Maintenant qu’il était plus près et que le jeune était retenu, elle pouvait accorder plus d’attention à celui qui avait crié l’alerte. Il était grand, probablement dans la trentaine et pas mal fort, aussi. Il avait une chemise blanche dont le bout des manches était non boutonné et retourné jusqu’aux coudes. Il avait une légère couche de sueur sur le visage, probablement d’avoir couru après le voleur. En plus, il faisait grand soleil. Kokoro elle-même avait chaud et espérait trouver un endroit avec de l’air plus frais. Un bar, un magasin, quelque chose, n’importe quoi... Comme elle avait la lumière dans les yeux, Kokoro ne pouvait pas reconnaître plus de traits particuliers. Avec le soleil tout juste derrière lui, elle pouvait s’imaginer qu’il avait la peau plus foncée, mais les traits de son visage étaient un peu cachés dans l’ombre. Sans lui tendre la sacoche, elle demanda :

- C’est la tienne?

- Oui, merci-

Il tendit la main pour la prendre, mais Kokoro la gardait hors de portée. L’homme fronça des sourcils, elle le devinait. Il se plaignit :

- Hé, là, c’est à moi!

- J’aimerais le vérifier, d’abord… Après tout, c’est une belle sacoche.
Kokoro déposa la sacoche sur le dos du jeune – il n’allait nulle part, de toute façon – et l’ouvrit. L’autre homme fit un pas en avant, offensé – au terme de « sacoche » en plus au fait de se faire fouiller sans permission:

- Hey!

- Si c’est à toi, dis-moi ce qu’il y a dedans.

Elle avait ouvert la sacoche de telle manière à empêcher l’autre homme de regarder à l’intérieur et elle-même en connaissait maintenant le contenu. Elle referma la sacoche et mit une main protectrice dessus. Elle leva un sourcil en invitant l’autre à répondre.

- Et bien?

L’autre homme mit ses mains sur ses hanches, un peu insulté.

- Mon téléphone, mon porte-feuil noir et un livre vert de philosophie par George Bernard Shaw.

Kokoro baissa son sourcil et lui tendit la sacoche. Il la prit sans plus de cérémonies; il était encore légèrement agacé. Elle pointa au jeune sous ses pieds.

- Et lui, alors?

- Laisse-le partir. Tant que j’ai mon sac, il peut y aller.

Kokoro se leva et se lissa les pantalons, enlevant toutes les saletés. Le jeune se releva péniblement, puis jeta un coup d’œil à l’épicerie de Kokoro. Celle-ci reprit la casquette rouge à terre et la lui lança, en lui envoyant un regard perçant qui l’incita à déguerpir sur-le-champ. L’autre homme en rit un peu.

- Je vois que vous ne perdez pas trop de temps avec les plaisanteries.

- Les plaisanteries sont pour ceux qui n’ont rien de mieux à faire.

Son ton était ennuyé. Elle avait chaud et elle se sentait mal, aujourd’hui. Elle prit son épicerie et vérifia ses achats. Toutes les bouteilles étaient encore intactes, en un seul morceau : rien de cassé. Tant mieux.

Elle s’essuya le front avec le derrière de sa main et soupira. Comme il faisait chaud! L’autre homme interrompit ses pensées :

- Merci pour ton aide. Je l’apprécie.

Kokoro tourna la tête pour le regarder, puis haussa des épaules. Il devait encore être un peu agacé de son manque de manières, mais reconnaissait au moins qu’elle a été utile. Un gaillard poli, alors.

- Pas de quoi. Ce n’est pas comme si j’avais fait grand-chose.

Elle se tourna pour continuer son chemin. Lorsqu’elle le dépassa, l’homme lui lança :

- Tu ne t’es pas présentée.

- Kokoro.

- Un nom de famille pour aller avec ça?

- Ishikawa.

Il lui couru après et ralenti la cadence lorsqu’il était à son niveau.

- Qu’avez-vous dans le sac?

Connaissant le stigma social qui entourait l’alcool en général, Kokoro préférait ne pas avouer qu’elle avait acheté quelques bons whiskies irlandais.

- Pas de tes affaires.

- Vous avez bien regardé dans mon sac!

- Pour vérifier que tu en étais bien le propriétaire.

- Eh bien, maintenant que c’est réglé, laissez-moi vous inviter à prendre un petit coup.
Et là, Kokoro s’arrêta dans ses pas et le regarda en plein yeux. Sous cet angle-là, elle vit qu’ils étaient bruns foncés.

- As-tu remarqué que tu commences à me vouvoyer? Ça fait un peu bizarre.

Puis elle offrit silencieusement son accord à la bien généreuse offre en attendant qu’il la guide vers ce verre d’alcool promis. Elle ne dirait jamais « non » à un petit coup.  L’homme sourit à pleines dents.

- Ah, non, pas vraiment. Je le fais par réflexe, vraiment.

En fait, deux choses avaient frappé Kokoro. En premier, le vouvoiement – que le gaillard avait décrit étant un « réflexe ». Quoi, elle avait vieilli depuis tout à l’heure? En deuxième, l’idée bizarre qu’un homme qu’elle avait, évidemment, agacée avec ses manières (ou manque de manières, plutôt) puisse vouloir l’inviter à prendre un verre. Ça l’intriguait.

Il marcha en avant et elle le suivit. Ils gardèrent le silence jusqu’à un bar, «La Grenouille». Quel nom bizarre, même si Kokoro en avait entendu de pires.

L’homme sortit une clé et débarra la porte. Il l’ouvrit et la retenait assez longtemps pour que Kokoro puisse le suivre, puis il entra. Il déroula et attacha le bout de ses manches et se faufila derrière le comptoir comme si c’était parfaitement naturel. Il prit une cravate noire qui y était suspendue et se l’attacha autour du cou.

Là, Kokoro haussa les deux sourcils.

- Attends, tu es le barman?

Il sourit à pleines dents. Maintenant que le soleil ne tapait pas avec force, Kokoro pouvait le regarder à sa guise. Il avait un peu de cheveux noirs, rasés pour ne faire qu’une très courte chevelure, un début de barbe et une bonne mâchoire. Il semblait fort, aussi, comme elle l’avait cru sur le trottoir. Avant qu’il n’allonge ses manches et ne les attache, Kokoro avait pu voir une bonne musculature. Il devait s’entraîner assez régulièrement. Pas assez pour être un athlète, mais il devait tout de même avoir une bonne force naturelle un peu au-dessus de la normale. Il devait être utile dans son milieu de travail.

Il prit un verre propre et se versa un cognac.

- Que puis-je faire pour toi?

- Une bière.

Il haussa des épaules et sortit un verre pour une bière.

- Je m’attendais plus à une commande dans le style « cocktail aux fruits » ou « Long Island Ice Tea ».

Elle haussa des épaules aussi. Les cocktails aux fruits, c’étaient comme les whiskies : il y en avait de toutes sortes, de différentes qualités. Elle aimait certains, et d’autres, non. Et le Long Island Ice Tea, de toute façon, était trop sucré à son goût. Elle n’en gouttait pas l’alcool et ça induisait une chaleur trop douce.

Elle préférait, dans le whisky, le goût brûlant de l’alcool alors que le liquide coulait le long de sa gorge. C’était une sensation qu’elle recherchait. C’était ainsi qu’elle jugeait de bons alcools. Elle jugeait un bon scotch whisky selon sa couleur, son arôme, son goût et la durée de son effet. Un bon whisky, pour elle, avait un effet marquant après une gorgée.
Justement, elle en avait acheté un. Il était cher, mais elle avait hâte d’y goûter. D’ailleurs…

- Es-tu un bon juge de whisky?

Le barman hocha la tête.

- Je suis reconnu pour avoir des bons goûts.

Sans dire un autre mot, Kokoro sortit de son sac un Highland Park, malzbier. Une bouteille d’un peu au-dessus un litre. Le barman le prit et siffla, déposant le verre de bière ailleurs sur le comptoir.

- 18 ans!? Il a coûté combien?

Évidemment, Kokoro ne répondit pas. De toute façon, le barman devait le savoir lui-même. En réalité, la bouteille avait coûté 18500 Yen, ce qui faisait autour de 200 dollars canadiens. Le barman ne perdit pas de temps. Il sortit des verres et les déposa sur la table, avant que Kokoro ne change d’avis, mais il hésita à ouvrir la bouteille.

- C’est vrai, là? Tu ouvres la bouteille?

- Comment ça, moi? C’est toi le barman; à toi l’honneur.

5 minutes plus tard, les deux prenaient de petites gorgées, à partir de petits verres, d’un whisky de haute qualité. Le barman prit une gorgée et soupira :

- C’est bon.

Kokoro lui sourit.

- Alors, est-ce que le barman au bon goût a un nom?

- Jacques-Olivier, mais les gens m’appelent Oli.

- Ravie de te rencontrer, Oli.

- Toi de même, Kokoro. Sans toi, j’aurai perdu mon sac.

- Le jeune gagnait du terrain?

- Bah; je suis plus musculaire qu’endurant.

- Mettons ça un peu au test.

Kokoro poussa sa bouteille et son verre plus loin, puis déposa son coude sur le comptoir et sa main levée dans les airs. Olivier la regarda avec un regard incrédule.

- Sérieusement, tu veux qu’on ait un match de bras de fer?

- Y a-t-il un problème?

- Tu vas perdre.

Kokoro mit son autre bras comme soutien sur le comptoir, pour stabiliser sa position. Sur un ton de défi, elle déclara :

- Je suis plus forte que j’en ai l’air, et juste pour ça, c’est toi qui vas perdre.

--

- J’ai dit que j’étais désolée.

- Tu aurais pu faire un peu attention, tout de même.

- Je t’avais prévenu!

Olivier la regarda avec un air un peu agacé.

- Bon, d’accord, je ne t’ai pas prévenu. Mais tout de même, tu n’aurais pas dû me sous-estimer. Ça m’agace.

- Tu as le don d’agacer les autres toi-même.

Kokoro le regarda avec un regard un peu insulté, mais elle céda assez rapidement :

- Oui, bon, ce n’est pas faux. Tout de même, je ne le fais pas exprès!

Olivier massa le poignet que Kokoro avait frappé avec force contre le comptoir. Le match de bras de fer avait commencé de manière équitable. En fait, Olivier avait même un avantage sur elle. Cependant, Kokoro savait maintenir sa position, et lorsque l’autre fatiguait, Kokoro attaquait. Elle avait attaqué assez férocement, aussi. Elle avait beaucoup de difficulté à retenir sa force. Lorsqu’elle attaquait, elle y mettait tous ses efforts. Comme avantage, ses coups étaient brutaux. Par contre, si on l’évitait, elle devenait une cible plus facile – déséquilibrée comme elle l’était après ses coups. Elle devait apprendre à mieux retenir sa force et à mieux stabiliser ses tirs.

Olivier, maintenant un peu pacifié, secoua la tête.

- Tu ne dois pas très bien t’entendre avec les gens.

- Je n’en sais pas trop. Trouves-tu que je m’entends bien avec toi?

Olivier la regarda. Dans les 20 dernières minutes, cette femme l’avait aidé avec un vol, l’avait insulté en questionnant son intégrité vis-à-vis ce même vol, lui avait donné l’opportunité de goûter à un alcool extrêmement cher, puis l’avait (légèrement) blessé dans un match de bras de fer. Peut-on appeler ça « s’entendre »?

- J’avoue que ça pourrait être pire…

Kokoro sourit comme si c’était une bonne réponse. Elle prit une autre gorgée de son alcool et sortit son paquet de cigarettes. Elle en offrit une au barman, qui refusa.

- J’ai arrêté de fumer il y a un bon moment; je n’aimerais pas recommencer.

- Fais comme tu veux.

Kokoro haussa les épaules et alluma sa cigarette, puis en prit une bonne bouffée d’air. Voilà qui faisait du bien. Elle se détendait, elle s’apaisait… Déjà, elle était un peu plus souriante et répéta sa remarque de tout à l’heure :

- Olivier, ravie de t’avoir rencontré, même si tu ne te sens pas de la même façon.

Le barman sourit. Voilà qui était un peu mauvais signe, en fait. Elle dépendait de sa cigarette pour être de bonne humeur? Mauvais, ça. Il le lui dit :

- Être dépendant de quoi que ce soit n’est jamais bon.

- Je ne suis pas dépendante des cigarettes. J’aime juste fumer, c’est tout.

- Ça fait combien de cigarettes par jour, là?

Kokoro le regarda calmement.

- C’est pas important.

Olivier secoua la tête, sans sourire, cette fois.

- Tu sais, tu irais mieux si tu ne fumais pas. Si ce n’est pas une dépendance, tant mieux. Tu peux arrêter tout de suite sans symptômes.

Kokoro ne fit que prendre une autre bouffée de fumée et l’expira lentement. Elle savait, en quelque part, qu’elle aurait des symptômes, même si elle refusait de l’avouer. Mais elle n’était pas dépendante! Ça, elle refusait de le croire!

- Quels sont les effets sur ta santé, avec tout ça?

- Mon Happiny m’aide un peu…. J’espérais qu’elle puisse réduire les effets de la fumée. Mais il faut attendre qu’elle évolue, avant des pouvoirs avec des effets concrets.

- Ah, tu es dresseur… Pour ton Happiny, il ne lui faut pas une pierre pour évoluer?

- La pierre ovale, c’est bien ça.

Le barman resta là, quelques instants, puis il alla à l’arrière. Kokoro resta là, les sourcils froncés, alors qu’elle entendit des cliquetis-clacs et des bruits de quelqu’un en train de déplacer des boîtes. Mais elle resta assise là. Quoi qu’il fasse à l’arrière, ce n’était pas de ses affaires. De toute façon, s’il avait besoin d’aide, il l’aurait demandé.

Il ressortit de là avec une pierre en sa possession. Kokoro la reconnut comme une pierre ovale. Elle écarquilla des yeux et se pencha vers l’avant.

- Comment as-tu cette pierre?

- Mon frère est dresseur, lui aussi. Il me l’a vendue, il y a quelque temps. Je n’en ai pas besoin, mais je la trouvais belle et je m’en faisais une collection. Tiens.

Il la déposa sur le comptoir.

- Prends-la.

- Je n’accepte pas la charité.

Ce qui n’était pas très vrai, mais Kokoro détestait accepter la charité des autres. Même lorsqu’elle était débutante, en tant que Dresseuse, sans beaucoup d’argent et sans beaucoup d’aide, elle détestait accepter de l’aide des étrangers. Plusieurs avaient offert de l’héberger, et c’était une offre bien généreuse de leur part. Kokoro avait même accepté à plusieurs occasions. Mais, à chaque fois, elle se détestait. Et ce n’était pas une question de se sentir ingrate ou indigne de telle générosité; loin de là. Kokoro pouvait prendre avantage de toutes les généreuses personnes au monde sans sourciller. Non, son problème, c’était de devoir dépendre de telle aide. Elle détestait devoir avouer qu’elle avait besoin de l’aide des autres. Et là, se faire offrir la pierre qu’elle cherchait sur un plateau d’argent, c’était comme avouer qu’elle n’aurait jamais pu la trouver d’elle-même. C’en était presque insultant, pour son égo.

Le barman se mit à rire, devinant ces pensées.

- Ah, tu ne te trouves pas un peu prétentieuse, là?

Kokoro lui lança un regard foudroyant, digne de celui qu’elle avait envoyé au jeune un peu plus tôt, et expira dans sa direction de la fumée. Le barman recula pour ne pas se faire prendre dans le nuage et lança un peu agacé :

- Voyons, c’est quoi ton problème? Je ne faisais que t’offrir un cadeau.

- Tu me sous-estime si tu penses que j’ai besoin de ton aide pour obtenir cette pierre.

- Je n’ai jamais dis ça. Je voulais sincèrement te remercier pour ton aide, aujourd’hui.
Il poussa la pierre ovale vers elle.

- C’est pour te remercier de m’avoir aidé avec le voleur, pour te remercier du whisky - il était exquis! - et pour te récompenser de m’avoir battu au bras de fer. Sérieusement, ce n’est pas une mince affaire!

Kokoro lui sourit.

- Ce n’était pas grand-chose.

Et par là, elle parlait autant de la capture du voleur que de l’alcool et de la victoire au bras de fer.

Elle avait parlé sans agacement ni ennui. Elle n’aimait juste pas perdre son temps, et sa voix avait un ton assez neutre pour l’exprimer. Quoiqu’il y avait définitivement une touche de curiosité, alors qu’elle fixait la pierre avec envie. C’est vrai qu’elle en cherchait depuis un bon moment, déjà…

Elle se mordit la lèvre inférieure. Elle voulait cette pierre, elle la voulait vraiment!... Elle leva son regard sur le barman.

- Si je la prenais, je te devrais une faveur, n’est-ce pas?

Si oui, alors tant pis, elle ne la prendrait jamais. Devoir quelque chose à qui que ce soit lui nouait l’estomac. Elle détestait cela. Toutefois, Olivier ne fit que secouer la tête, encore.

- Non. Je te l’ai dit; cette pierre est un cadeau de remerciement et une récompense. Tu ne me devras rien.

Kokoro baissa son regard sur les pierres, puis le releva sur le barman.

- C’est sérieux, là? Je peux la prendre?

- Puisque je te le dis!

Le barman commençait à être vraiment agacé. Il était reconnaissant pour son aide, mais il ne fallait pas trop le pousser. Kokoro prit la pierre d’une main et l’enfoui dans son manteau. Elle grommela, peu poliment :

- Merci.

Olivier ne fit que secouer la tête de plus belle. Il n’y avait que ça à faire, avec cette femme!

- Es-tu toujours aussi plaisante, d’habitude?

Maintenant, Kokoro était bien tentée de dire un « non » colérique et de laisser les choses là, probablement en finissant l’interaction avec cet homme d’une manière très déplaisante et sans jamais le revoir. Cependant, elle prit une bonne respiration de sa cigarette, l’expira et avoua mi-agacée, mi-déprimée.

- Pas toujours, mais ça empire.

Elle l’avoua; ça empirait. Elle ne savait pas trop pourquoi, mais il était de plus en plus facile pour elle de devenir agressive. Le barman s’adoucit un peu.

- Raisons particulières?

- Non, pas vraiment… Mais je n’aime plus autant que ça partir à l’aventure. Ça manque de punch. J’aimerais bien participer à de quoi plus… Concret, tiens.

- As-tu pensé à t’entraîner dans un sport particulier? À joindre un Gym, quelque chose?

- Je participe à des compétitions, c’est vrai. C’est ma troisième fois, cette année que je participe au tournoi de la région, et je me suis améliorée… Je m’entraîne souvent, aussi. Comme tu as dû le remarquer!

Elle rit un peu, mais l’atténua rapidement.

- Mais ça ne me satisfait pas autant qu’avant.

- Peut-être parce que tu n’as pas de rôle particulier.

- Un rôle?

Elle leva un regard un peu surpris. Olivier hocha la tête vigoureusement.

- Oui! Un rôle, quelque chose que toi tu fais dans ta communauté. Une fonction que tu remplis et qui convient à tes talents.

- Comme quoi?

- Comme dresseur dans un Gym! Ils acceptent bien des dresseurs pour les premiers rangs d’un Gym, non?

Kokoro fronça des sourcils.

- C’est une bonne idée, mais…

Olivier attendit,

- Mais…?

- J’aimerais beaucoup viser le type combat, moi.

- Ben, va à Dewford! Il n’y a pas le Gym de type combat, là-bas?

- Oui, mais… Disons que j’ai usé mon accueil; je n’y suis plus très bien la bienvenue.

Le barman écarquilla des yeux.

- Qu’est-ce que tu as fait?

Kokoro avala sa salive de manière inconfortable.

- Euh… Disons que je n’aimerais pas bien en parler.

Olivier soupira et se massa le cou.

- Bon, d’accord, oublie Dewford… Tu pourrais toujours aller ailleurs. Il y a d’autres régions, tu sais. Tu peux juste voyager ailleurs.

Kokoro le regarda avec un air las.

- Et où serais-je plus la bienvenue?

- N’importe où où les gens ne te connaissent pas encore! Tu peux aller à Kanto! À Sinnoh! À Ryzure!

- Ryazure?

Kokoro en avait entendu parler, et c’est vrai que l’endroit l’intéressait. Le barman acquiesça encore, encouragé par l’intérêt que semblait exprimer son interlocutrice.

- Oui! Oui! Ryazure! Vas-y, essaye-toi! Qu’as-tu à perdre, de toute façon?

- Rien, rien spécialement.

Kokoro se leva et tendit son verre à Olivier en signe de salut.

- Bon, pour Ryazure, alors.

Elle bu la dernière gorgée du whisky et soupira de satisfaction alors que l’alcool lui brûlait la gorge. Elle déposa son verre sur le comptoir doucement, puis sourit au barman.

- Hey, merci. Sincèrement.

Il lui sourit en retour.

- Finalement, je crois qu’on pourrait s’entendre assez bien, toi et moi.

- Fais attention aux apparences. Tu peux t’y tromper facilement.

Elle prit son sac et sa cigarette et se dirigea vers la porte, mais elle lança au-dessus de son épaule avant de quitter pour de bon :

- Même si je m’en vais à Ryazure, je serais certaine de revenir. J’ai encore un compte à régler dans le tournoi de la région. Je tiens à devenir championne ici, ne serait-ce qu’une seule fois.

- Tu comptes revenir, alors?

- Oui. Quand je reviendrais, je serais certaine d’arrêter ici.


Olivier sourit et lui tendit son verre à lui. Il prenait cela comme une déclaration officielle d’amitié.

- Je serais encore là, tu peux compter là-dessus!

Kokoro acquiesça, et sortit avec un sourire. Elle était certaine de garder sa parole – avec cause! (Justement, elle visiterait cet endroit quelques mois plus tard, où Jacques-Olivier la présenta alors à son frère dresseur. Après l’avoir battu avec son Squirtle et son Tyrogue, une bataille dont elle était encore très fière, Kokoro avait mérité deux pierres Mega : un Blastoisinite et un Lucarionite.)

Olivier suivit son exemple de tout à l’heure et finit la dernière gorgée de son verre. Un bon whisky, il devait l’avouer! Et 18 ans, en plus!

Mais, tiens… Elle avait oublié la bouteille ici? Sans blague!

Jacques-Olivier souleva la bouteille au niveau de ses yeux. Une belle bouteille d’un excellent alcool, en portée de main? Ce n’était pas croyable!

En réalité, Kokoro n’avait pas oublié la bouteille. Elle détestait devoir quoi que ce soit à des gens. Pour elle, la pierre était un échange : l’alcool pour elle. Maintenant, l’échange était conclu. Et non remboursable.

La pierre était à elle.

Et le barman avait maintenant un bon alcool à régaler!

Kokoro avait maintenant une nouvelle région à conquérir…
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